Recrutez et gardez les compétences

 

 

De plus en plus difficile aujourd'hui de recruter du personnel compétent mais aussi de conserver les personnes dans l'entreprise l'envie d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte ce concrétise plus souvent.

Selon les chiffres de la DARES, Nous atteignons des sommets en termes de volatilité et de difficulté de recrutement des personnes.

COVID et télétravail ont été un accélérateur de ce mouvement de fond.

Cependant, il existe des causes réelles et sérieuses, bien présente avant le COVID,

 

Je vous propose ce post pour vous apporter un regard très concret sur ce phénomène Avec quelques exemples de situations réelles.

 

Il faut tout d'abord prendre en compte des erreurs de perception concernant les plus jeunes.

En effet, on nous dit que les jeunes sont des zappeurs, qu'ils ne souhaitent pas forcément de CDI. Ce n'est pas mon opinion. Les générations des années 80 jusqu'à 2000 ont appris à réprimer leurs propres aspirations face à un chômage fort. Avec la forte baisse du chômage ces dernières années, l'augmentation des peurs dans la population, COVID, guerre en Europe, inflation, L'intérêt dans l'entreprise n'est plus l'essentiel.

Pour les moins jeunes, la peur de se trouver sans emploi c'est atténuée, On rencontre de plus en plus de gens expérimentés, quitter les entreprises.

Cependant, dans le fond, ce sont probablement les mêmes causes qui rendent les jeunes zappeurs et les moins jeunes mobiles.

Quelles sont ces causes ? Et quelles contre-mesures immédiates peut-on apporter ?

6 causes sont clairement identifiées par différents cabinets

  • La première qui prend en compte moins de 5 % des démissions concerne les raisons personnelles, déménagement dans une autre région, lancement d'une entreprise, Reconversion.
  • La seconde, Les chefs et patrons, selon une enquête du cabinet GALLUP en 2015, 50% des personnes démissionnent à cause de leur chef. J'ai eu cet exemple récemment dans une grande entreprise, qui, devant la fuite des compétences, à décider de questionner les démissionnaires afin de savoir quelles étaient les causes de leurs départs. Les résultats ont été terribles ! Plusieurs responsables de l'entreprise en ont pris plein leur grade. Certes, quelquefois l'humain est en cause, notamment dans les cas de harcèlement moral, mais lorsque la vindicte est aussi forte, C'est souvent la pratique managériale globale qui est en cause, Et le rôle du dirigeant dans cette situation est essentiel. De meilleures pratiques managériales, une meilleure écoute des problèmes rencontrés par les gens (Managers ou opérationnels) sont essentielles dans cette situation.
  • L'argent et la rémunération. Très souvent mise en avant, cette cause est réelle et quelquefois prétexte aux causes citées plus bas. Un salaire juste au regard du travail réalisé, des augmentations en lien avec l'inflation sont essentiels dans le contexte actuel.
  • Le sens du travail, A quoi je sers ? où va-t-on ? ce sont des questions légitimes. J'ai souvent croisé des entreprises ou les indicateurs de mesure des performances sont des quantités de pièces à faire, des nombres de dossiers, des quantités d'appels téléphoniques, etc… On oublie trop souvent que les gens ont besoin de faire un travail utile. Ils aiment servir des clients, et dans bon nombre d'entreprises on ne connaît pas le client. Dans une entreprise de sidérurgie l'indicateur d'atelier était le nombre de tonnes par heure par homme (T/h/H) Alors que le taux de service client dépassait à peine les 30 %. Le simple fait d'avoir ramené le respect du délai comme indicateur principal de l'atelier a permis d'améliorer celui-ci de près de 20% en quelques semaines.
  • Des gens heureux sont 5 à 10 % plus performants, l’équilibre de vie pro et perso doit être pris en compte pour les nouveaux comme pour les salariés plus anciens. La bonne ambiance, le confort, l'amélioration des conditions de travail sont aussi des facteurs de motivation
  • Autonomie, responsabilité, reconnaissance. 3 mots qui illustrent très bien les attentes des gens d'aujourd'hui. Autonomie ou liberté encadrée Passe par des degrés de latitude dans son travail mais aussi, pourquoi pas dans les horaires de travail quand cela est possible. L'acceptation des responsabilités si le pouvoir est réellement donné pour assurer ces responsabilités. Savoir remercier et féliciter, Mais aussi le Bonjour, quelle que soit la forme, sont des signes de reconnaissance. ne plus considérer l'être humain comme un numéro ou un ETP(équivalent temps plein) Sont aussi des signes de respect de l'Homme.

 

En résumé, avec quelques pratiques LEAN et une bonne dose de management humaniste, il est possible de transformer nos organisations afin de conserver dans l'entreprise les personnes expérimentées détentrices d'un grand savoir-faire et d'accueillir des jeunes et leur offrir pas seulement un travail mais un parcours de vie.

 

Alain SALAS 2023

 

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